freetek 29 Signaler ce message Posté(e) 4 février 2013 CANNABIS - C'est la stratégie d'un véritable coup de force que le Cannabis Social Club Français révèle au HuffPost. Ils en avaient fait l'annonce,ils en ont pris la décision officielle dimanche 3 février: pour mettreun terme à la prohibition du cannabis, la Fédération des Cannabis SocialClubs Français (FCSCF) déposera son statut d'association à lapréfecture d'Indre-et-Loire, le 4 mars prochain à Tours. Si d'ici le 25mars le gouvernement ne réagit pas, l'Etat devra alors faire face à unevague de déclarations officielles de cannabis social clubs en préfecturesur tout le territoire. "425 clubs se tiennent prêts" assure Dominique Broc, le porte-parole du Cannabis Social Club Français. Cette vague de déclarations du 25 marspourrait même être suivie d'une autre, à une date qui n'a pas encoreété arrêtée. Au total, près de 700 cannabis social clubs (CSC)pourraient donc être amenés à se déclarer. "On demande au gouvernementde trancher sur le cas des cannabis social clubs," explique DominiqueBroc. Jusqu'ici les autorités fermaient l'oeil, désormais elles devrontse prononcer. Car les cannabis clubs existent déjà. Répartis dans toute la France, onen dénombrerait plusieurs centaines. Sorte d'association officieuse àbut non-lucratif, ils rassemblent plusieurs milliers de consommateurs decannabis désireux de mutualiser leurs moyens afin de produire leurpropre consommation. "La production de cannabis à des fins personnelles"telle sera donc la finalité déclarée et officielle des associations quise déclareront en préfecture. Une disposition qui contrevient àl'article 3 de la loi de 1901 qui stipule que "toute association fondéesur une cause ou en vue d'un objet illicite, contraire aux lois (...)est nulle et de nul effet." Alors de quels effets seront suivies ces déclarations? Nul ne peut ledire aujourd'hui, mais depuis l'Appel du 18 joint, qui a vu le premierCannabis social club français sortir du bois, Dominique Broc croitsentir le vent tourner. En pourparlers depuis plusieurs semaines avec laDirection centrale du renseignement intérieur (DCRI), il confie au HuffPostqu'il a affaire à un "interlocuteur intéressé." "On suscite del'intérêt parce que notre modèle réglerait le problème," affirme-t-il. Le raisonnement des CSC est simple: "Plus le nombre de consommateurs assurant leur propre production sera grand, moins il y aura de trafic"explique Dominique Broc. Cette logique à rebours de la politiquerépressive est d'ores-et-déjà à l'oeuvre en Espagne ou au Portugal.Arrivée en France, elle fait aussi des émules. Un article dans Le Monde, une dépêche AFP reprise dans Le Point, mais aussi dans L'Express, depuis que les CSC ont fait connaître leur désir de rentrer dans lalégalité en décembre 2012, les médias les courtisent, et parmi eux denombreux médias plutôt conservateurs. Un intérêt qui ne surprendpourtant pas leur porte-parole. "On s'attaque à enjeu sécuritairelégitime donc on est entendu" analyse-t-il. Si l'interlocuteur du CSCF s'appelle la DCRI, c'était bien sur legouvernement que Dominique Broc comptait. "Nous avons demandé unedérogation pour les CSC à titre expérimental et avons annoncé une datebutoir, le 2 février, à laquelle nous prendrions une décision." Point deretour du gouvernement ce jour, c'est donc dans la nuit du 2 au 3février que les 22 membres du bureau de la future Fédération descannabis social clubs français se sont mis d'accord sur ce plan debataille. "On est tous solidaires," affirme leur porte-parole, "s'il y en a unqui trinque, le logique veut qu'on trinque tous," continue-t-il.Juridiquement, la méthode de la déclaration en masse est un pari risqué,mais le CSCF croit en la force des 5.700 individus prêts à se déclarerofficiellement en tant que membre d'un CSC. "Soit ils fermeront les yeuxet ce serait alors un accord tacite de la part du gouvernement, soitils devront s'attaquer à nous, et cela fera beaucoup de monde dont ilfaudra s'occuper," explique-t-il. Néanmoins, les CSC sont confiants. Une décision cadre de l'Unioneuropéenne sur le trafic de drogue, qui date du mois d'octobre 2004,leur ouvre en effet une porte de sortie. Si celle-ci affirme que "lesÉtats membres garantissent que la culture de plantes de cannabis,effectuée illégalement, est un délit punissable", son article 2.2indique que "ne sont pas inclus dans le champ d’application de laprésente décision-cadre lorsque leurs auteurs s'y livrent exclusivement àdes fins de consommation personnelle telle que définie par lalégislation nationale." En d'autres termes, pour l'Europe, les cannabissocial clubs sont légaux et n'entrent pas dans le cadre du trafic dedrogues. Les CSC pourraient-ils ouvrir la voie à une forme de légalisation?Dominique Broc ne l'entend pas de cette manière. "La légalisation, onn'a pas encore le recul nécessaire pour en parler," avertit-il. Pasquestion non plus de prononcer le mot "dépénalisation", officiellementdonc le CSCF parle de "régulation de la consommation." "Notre ennemi ce ne sont pas les autorités, c'est le crime organisé,"martelle Dominique Broc. Et il en veut pour preuve les menaces dont lesCSC sont l'objet, y compris "des menaces de mort". "C'est bien lapreuve qu'on gêne," nous dit-il. Alors par mesure de précaution, cejardinier de 44 ans ne reçoit plus sa fille chez lui pour ne pas qu'ellesoit là "le jour où ça arrivera." "Ça", c'est évidemment le pire, "jem'attends à recevoir de la visite," confie Dominique Broc qui, même s'ildit ne pas trop y croire, reconnaît qu'il est "exposé." Militantisme oblige, le porte-parole du CSCF a la tête ailleurs, etnotamment dans les milliers de courriers qu'il reçoit. "Je suiscomplètement dépassé," s'amuse-t-il, "rien que pendant les deux derniersjours, j'ai reçu plusieurs centaines de demandes et j'ai 10.000 emailsen souffrance dans ma boîte." Ces emails, ce sont principalement desdemandes de particuliers qui souhaitent créer leur club et qui serontexaminées. D'autres écrivent pour savoir comment adhérer un club.Ceux-là, le CSCF en fait peu de cas et privilégie avant tout levolontarisme des membres. Alors qui sont ces cannabis clubbers qui dérangent les trafiquants etprovoquent l'Etat? "Chez nous, il y a de tout", indique Dominique Broc."Des avocats, des chauffeurs de taxi, des éducateurs, des fumeursrécréatifs, d'autres qui font un usage thérapeutique." Faire un usagethérapeutique du cannabis pour ne plus souffrir, c'est ce que réclameSandrine, l'une des membres du club de Tours. Atteinte d'une maladieorpheline rare, c'est son médecin qui l'a orientée vers le cannabis. Dominique Broc parle quant à lui du cannabis comme d'une "béquillesociale", de quelque chose qui l'aide à vivre. Récréatif outhérapeutique, nombreux sont ceux qui, comme lui, voudraient pouvoirconsommer librement, hors de tout trafic et savoir ce qu'ils fument.Alors faudra-t-il autoriser et contrôler la création de cannabis socialclubs? Au gouvernement d'en décider. Mais pour leur porte-parole, seuleune chose est sûre: "la prohibition ne profite à personne sauf au crimeorganisé." source= http://www.huffingtonpost.fr/2013/02/03/exclusif-les-cannabis-social-clubs-revelent-leur-plan-de-bataille-pour-se-legaliser_n_2612108.html?utm_hp_ref=france Ce message a été promu en article Partager ce message Lien à poster Partager sur d’autres sites